Une balade sur le Mont Royal
Je vous invite à me suivre sur une balade à travers le Parc du Mont-Royal, le coeur et le poumon de l’ile et la Ville de Montréal. Notons au passage que c’est à Jacques Cartier que l’on attribue la toponymie actuelle. En 1535 lors de son second voyage, impressionné par le paysage, il déclara la montagne “Mont Royal”. Par extension, les dix collines qui font apparaissent sur la plaine du Saint-Laurent sont des Mons Regius, les montérégiennes.
Rendez-vous Avenue du Parc, juste au sud de l’Avenue du Mont-Royal. Pour les Montréalais, cet endroit est souvent appelé l’Ange de la Montagne, en référence à la plus haute statue du Monument à sir George-Étienne Cartier qu’on y trouve. Avec plus de 30 mètres de haut et 18 figures de bronze, ce n’est pas dans la retenue que le sculpteur George William Hill a célébré la vie et le leg d’un des Pères de la Confédération. Petite technicité, il ne s’agirait pas d’un Ange qu’on retrouverait au sommet, mais de La Renommée, figure allégorique ailée.
Ce n’est probablement pas par patriotisme mais plutôt par instinct grégaire que plusieurs montréalais s’y rassemblent (en temp normal) chaque dimanche pour les fameux Tam-Tam du Mont-Royal. Cette fête non officielle qui selon le site de la Ville de Montréal “accueille une foule bigarrée de percussionnistes, danseurs, vendeurs et badauds de toutes sortes”. Les environs se laissent bercer au sons rythmiques et effluves de patchouli… À voir et vivre au moins une fois.
Prêts? C’est le temps de prendre le Chemin Olmsted, ce grand sentier de 4.5KM qui nous fera gravir les 120M qui nous séparent du sommet. Le nom du sentier est d’ailleurs un homage à Frederick Law Olmsted, le paysagiste à l’origine du Parc.
Il est aussi connu pour avoir aménagé Central Park à NewYork. Son projet n’a pas été sans opposition, plusieurs ayant voulu raser la montagne et la rendre plus urbaine… Autres temps autres priorités.
Quatre arrêts à effectuer sur la montagne:
Le Lac aux Castors
Ce bassin artificiel est le seul plan d’eau que l’on retrouve sur le Mont-Royal. Il se retrouve sur un ancien marécage mais a été aménagé (bétonné) en 1938. Les hivers plus doux ont malheureusement forcé la ville à interdir le patinage il y a quelques années. Les douces collines qui le bordent sont parfaites pour le piquenique. Prenez le temps d’apprécier le toit en zig-zag et l’abondante fenestration du très moderne Pavillon, inauguré en 1961.
Le Belvédère Kondiaronc
Ce grand et saisissant belvédère est une visite obligatoire lors d’un passage sur le mont royal. En toute saison, à toute heure de la journée, la vue est à couper le souffle! Derrière vous se dresse le Chalet du parc du Mont-Royal, construit en 1932. D’un style novateur mariant Beaux-Arts et Arts & Craft, il me rappelle un pavillon style Cité Interdite, avec ses longues lignes horizontales et son toit en tuiles d’argile.
Vous pouvez depuis le belvédère observer au loin le grand dôme géodésique de la Biosphère sur l’ile Sainte-Hélène. Aussi, une vue de deux autres montagnes montérégiennes, le Mont Saint-Hilaire et Rougemont
La croix de la Montagne
Vue de près, la croix ressemble à une chimère entre un pylône électrique et une croix chrétienne, pas tout à fait un symbole de grâce et élégance. C’est que ce monument inauguré en 1924 en souvenir de la croix de bois posée par Paul Chomedey de Maisonneuve est fait pour être vu de loin! C’est d’ailleurs seulement la moitié supérieure qui est illuminée la nuit. Avec le gyrophare de la Place Ville Marie, ce sont les deux symboles nocturnes des sommets de Montréal,
L’Oratoire Saint-Joseph
C’est sur le flanc nord-ouest de la montagne que se termine notre grande balade, à l’Oratoire Saint-Joseph. Beaucoup plus qu’une simple église, il s’agit de tout un complexe religieux, avec chapelles, basilique, chemin de croix, carillon, crypte, musée, et boutique. Le style est très évocateur de ses années de construction, avec une inauguration en 1967; néo-classique-renaissance-gros-dôme. Un de mes détails préférés sont les vitraux, à la fois traditionnels et modernes. Les plus cyniques diraient que c’est un racket touristique au dépens des crédules, les croyants y amènent leurs peines et douleurs dans le souhait de les alléger, à vous de choisir! En temps normal, plus de deux millions de personnes visitent le site annuellement, mais la vastitude du site et les longues heures d’ouverture rendent les foules très faciles à éviter. C’est la fin de notre balade! Fatigués? la station Côte des Neiges est à seulement quelques minutes de marche!
Vous voulez un souvenir de votre parcours? Cliquez ici pour les écussons de la série “Balade sur la Montagne”!